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Copella arnoldi (Copeina arnoldi)
2012-11-13, 6:51 pm
Copella arnoldi (Copeina arnoldi)
par P. BOUNOURE
Aquarama – 5e Année – N°13 – Janvier 1971
par P. BOUNOURE
Aquarama – 5e Année – N°13 – Janvier 1971
je n’ai que juste changer le nom du poisson pour le nom valide de nos jours.
Le Copella arnoldi est un Lebiasinidae (Characinidé) originaire du bas du Rio Amazone, qui a été importé en France pour la premier fois aux environs de 1905. c'est un très joli poisson, malheureusement assez peu répandu sur le marché et de ce fait trop souvent délaissé par les amateurs. Ses mœurs de reproduction sont tout à fait extraordinaires : il saute hors de l'eau pour dépose ses œufs hors de son élément naturel. Comme il est en outre sociable et paisible, s'accommodant bien de la vie en aquarium d'ensemble et ne soulevant pas de problèmes d'entretien très particuliers, il devrait connaître une plus grande faveur. La seule précaution à prendre est de le maintenir dans un bac couvert, car c'est un sauteur comme d'ailleurs tous ses cousins Copella.
Il a parfois été improprement désigné dans le passé sous le nom de Pyrrhulina filamentosa, mais l'appellation Copella arnoldi est maintenant universellement admise : son nom générique Copella lui vient du nom du savant bien connu Cope de Philadelphie, tandis qu'aenaldi rappelle celui de l'Allemand Johann Paul Arnold. Cope a d'ailleurs donné son nom à toute une série de poissons sauteurs parmi lesquels on peut citer Copeina calolepis, qui ressemble beaucoup à l'arnoldi mais dont la façon de frayer est très différente puisqu'il dépose ses œufs sur de larges feuilles immergées, Copeina guttata, qui frayer comme un Cichlidé en creusant dans le sable une dépression où sont déposés les œufs, Copeina eigenmanni, Copeina vilmae, qui nous n'avons jamais eu la chance d'admirer mais qu'on dit aussi beau que le néon cardinal.
Notre Copella arnoldi se classe dans la gamme des petits Poissons, autres avantage pour l'amateur ne disposant que de peu de place : le ♂ mesure 7 à 8 cm, la ♀ un peu moins, 6 cm environ. C'est un pensionnaire élégant à qui son corps allongé et ses fines nageoires, caudale fourchue et dorsale en aileron, donnent un peu d'allure d'un petit requin.
Le dos est brun clair à reflets rougeâtres et mauves, et les flancs sont jaunes. Les écailles ont une fine bordure foncée. Les nageoires ont des touches de jaune et de rouge. Sur les côtés de la tête une raie noire horizontale partant des lèvres traverse l’œil en son milieu et se prolonge jusqu'au bord des ouïes. Chez le ♂ les nageoires sont plus grandes ; le lobe supérieur de la caudale est plus long que le lobe inférieur ; la dorsale en forme de faux porte à sa base un point blanc bordé de noir. La ♀, moins élancée, a des couleurs un peu moins vives ; ses nageoires sont moins longues et plus arrondies ; sa dorsale n'a pas de point blanc, mais une marque rose cernée d'un peu de noir.
La photo montre un ♂♀ dans toute sa splendeur. L'auteur américain Innes disait un jour : "Les gens aiment être présentés parés de leurs plus beaux vêtements, et nous supposons qu'il en est de même pour les poissons, si tant est qu'ils aient une préférence à ce sujet. Aussi nous efforçons-nous de leur faire la même faveur.". Qu'on se rassure : aussi belle qu'elle soit, la photo présenté à nos lecteurs n'est pas un montage publicitaire et elle traduit fidèlement le spectacle que les amateurs peuvent attendre de la possession de ce joli poisson.
Le Copella arnoldi ne réclame pas de conditions d'entretien particulièrement délicates et contraignantes. Un bac de taille moyenne suffira, sous réserve qu'il soit bien couvert par une plaque de verre, faute de quoi l'éleveur risque de retrouver un beau matin ses pensionnaire sur le sol de la pièce. Comme tous les characins, le Copella arnoldi sera plus à l'aise dans une eau vieille, neutre ou légèrement acide, d'un pH de 6,5 à 7,0, maintenue à une température de 24 à 26°C ; encore qu'il lui soit possible, en dehors de la reproduction, de s'accommoder d'un pH un peu plus élevé et d'une température qui pour être constante se tienne dans une fourchette de 22 à 30°C. Sa nourriture ne présente pas non plus de grandes difficultés. Toutes les petites proies vivantes, daphnies, tubifex, vers de vase, enchytrées, sont bien acceptées et elles doivent être préférées aux nourritures sèches, que le poisson ne prend que s'il est affamé et qui ne semblent pas lui profiter à la longue.
Mais c'est incontestablement le mode de reproduction du Copella arnoldi qui mérite les développement les plus détaillés et qui doit surtout lui attirer l'intérêt des aquariophiles.
La perpétuation de toute vie animale dépend évidemment de la façon dont à leur apparition en ce monde les jeunes êtres sans défense sont préservés de leurs multiples ennemis. La nature utilise les procédés les plus divers pour y parvenir. Dans certaines espèces les parents sont suffisamment prolifiques pour qu'un déchet important soit sans conséquences et pour qu'un certain pourcentage de survivants assure la perpétuation de l'espèce. Ainsi voyons-nous par exemple, chez nos poissons d'aquarium, les Barbus, les Danios, et d'autres abandonner leurs œufs à leur bonne fortune sans autrement s'en soucier. Dans d'autres espèces, les parents entreprennent de combattre pour défendre leur progéniture. Un troisième procédé possible consiste enfin, pour l'espèce, à mettre en œuvre d'ingénieuses méthodes pour placer les premiers jours des jeunes à l'abri des prédateurs. Nos Bettas et nos Colisas protègent leurs embryons dans un nid de bulles étroitement surveillé. Les Cichlidés, après avoir déposé la ponte sur une feuille ou un rocher préalablement nettoyés, montent la garde, ventilent les œufs et s'occupent des jeunes. L'Haplochomis pratique l'incubation buccale, tandis que l'Oryzias latipes, pour ne pas se sépare de ses œufs, les traîne avec lui pendus en grappe sous son ventre.
Tous ces poissons s'efforcent de résoudre au mieux le problème au sein de leur milieu naturel qui est l'eau. Mais le Copella arnoldi a trouvé une autre solution qui est d'éloigner ses œufs de ce milieu en pondant hors de l'eau, et c'est seulement hors de l'eau que les œufs vont pouvoir se développer, ce qui constitue une remarquable particularité pour un animal purement aquatique.
Dans la nature, le ♂♀ fraye en un endroit du Rio abrité des rayons du soleil, mais où parvient tout de même une bonne lumière tamisée par les plantes de la rive. Il y choisit une feuille pendant sur l'eau à quelques centimètres au-dessus de la surface. Le ♂ et la ♀ adhérant l'un à l'autre par les nageoires bondissent ensemble hors de l'eau et se collent à la feuille, où ils se maintiennent pendant une dizaine de secondes par leurs nageoires mouillé, y déposant une sorte de gelée contenant plusieurs œufs. Puis le ♂♀ se sépare en retombant dans l'eau et le manège se poursuit durant près d'une heure, jusqu'à ce qu'une centaine d’œufs soient étroitement juxtaposés sur l'envers de la feuille. La précision des sauts successifs est extrême et les œufs sont toujours déposés exactement à côté des précédents, sans être empilés les uns sur les autres, en sorte qu'une fois la ponte terminée elle se présente sous la forme d'une masse aplatie de la taille d'une pièce de 5 Fr. Malgré les acrobaties auxquelles a donné lieu l'accouplement, tous les œufs sont en général fécondés.
Après avoir démontré qu'un poisson est capable de subsister un certain temps hors de l'eau pour pondre (au total près de deux minutes pour une ponde d'environ une heure), Copella arnoldi va résoudre un autre problème : celui de la survie de ces œufs qui certes sont maintenant à l'abri des entreprises des autres poissons, mais qui déposés à l'air sous une feuille sont menacés de périr de déshydratation. C'est l'action du ♂qui va y pourvoir dans la seconde partie de cet extraordinaire scénario.
Aussitôt après la ponte, le ♂ a quitté le lieu même des ébats du ♂♀ et il se tient à quelque distance, de préférence un peu dissimulé sous des plantes de surface s'il en existe. C'est, nous expliquent gravement certains auteurs, afin d'attirer le moins possible l'attention des ennemis éventuels sur la présence des œufs. Sans disputer de la question de savoir si l'instinct qui meut l'animal procède d'une telle intention (ce qui dans un autre domaine reviendrait presque à considérer que si le melon a des côtés, c'est dans le ligne d'une « intention » qui le destine à être manger en famille), force nous est bien de constater que le ♂ manifeste à ce moment une prudente discrétion qui s'inscrit parfaitement dans l'orientation générale du mode de reproduction de l'espèce.
On va donc voir le ♂, tous les ¼ d'heure environ, sortir de sa retraite, se précipiter sous les œufs et les asperger par de rapides coups de queue. Ces soins se poursuivent pendant tout le temps nécessaire à l'éclosion, qui se produit de 36 à 48 heures après la ponte, plus ou moins rapidement selon la température ambiante, comme il est de règle. Les jeunes alevins rompent alors l'enveloppe de l’œuf et tombent à l'eau avec des gouttes d'eau.
Le spectacle d'une ponte de Copella arnoldi valant à lui seul l'élevage de ce poisson, il nous reste à donner quelques précisions sur la façon de procéder pour obtenir la reproduction en captivité.
On choisira un bac d'une capacité de 40 à 50 litres, ce qui correspond au minimum à une longueur de 50 cm et à une hauteur de 30 à 35 cm. Il vaudra mieux, comme toujours s'assurer de la propreté et de la stérilité du bac et écarter de préférence les aquariums à cornières métalliques. Le fond sera garni d'une couche de gros sable siliceux et planté par exemple de Calomba, Myriophyllum et Vallisneria. L’installation sera placée dans un endroit clair mais non touché par les rayons directs du soleil.
Le bac sera rempli jusqu'à mi-hauteur seulement, ce qui correspond à une profondeur de liquide d'environ 15 à 18 cm, avec une eau vieille qu'on aura laissé reposer pendant quelques semaines à l'abri de la poussière. La qualité de cette eau devra serrer au plus près les caractéristiques idéales de milieu : pH de 6,4 à 6,8 et degré hydrotimétrique de 6 à 7. la température sera portée à 27 à 28°C. Il conviendra, bien entendu, de recouvrir le bac d'une plaque de verre ne laissant pas de passage libre.
Si le ♂♀ a été mis en bonne condition par une copieuse nourriture vivante, et si la ♀ est prête, ce qui se remarque aisément à ses flancs gonflés d’œufs qui prennent une teinte rose, le ♂ ne tardera pas à manifester une plus grande activité et l'on devrait assister bientôt à la ponte.
Mais à ce sujet nous n'avons pas encore parlé du point le plus important : comment reconstituer en captivité les conditions créées dans la nature par les feuilles qui surplombent la surface de l'eau et dont l'une va être choisie par le ♂♀ pour bondir u déposer ses œufs ? Une chose est certaine : il faut offrir aux poissons, à environ 5 cm au-dessus de l'eau, une surface artificielle qui soit rugueuse, de façon que leurs nageoires tout comme leurs œufs puissent facilement y adhérer.
Certain auteurs recommandent d'utiliser une plaque de verre dépoli, éventuellement peinte en vert, qui serait simplement posée sur le bac. Le couvercle fermant ce dernier serait alors constitué de trois parties : deux plaques de verre normal encadrant une plaque centrale de verre dépoli. Outre la complication de ce système, il faut bien voir qu'il conduit à remplir le bac jusqu'à 4 ou 5 cm du bord, puisque ces 4 ou 5 cm représentent la distance de saut des poissons pendant la ponte. Comme d'autre part la hauteur de l'eau ne doit guère dépasser 15 cm, il faudra évidemment choisir un aquarium d'une hauteur de 25 cm au maximum, compte tenu de l'épaisseur à donner à la couche de sable. Enfin nous sommes d'avis que s'agissant d'une surface artificielle absolument rigide, alors que dans la nature les feuilles surplombantes sont souples, il est incommode pour les poissons de placer la plaque de verre dépoli en position horizontale, ce qui entraîne pour le ♂♀ une percussion brutale contre elle.
Nous préférons donc pour notre part une solution plus simple et un peu différente : lors de l'aménagement de l'aquarium de ponte, on plantera dans le sable, dans le coin le plus éclairé, une plaque de verre dépoli peinte en vert sur sa face lisse et suffisamment grande pour dépasser le niveau d'eau de 8 à 10 cm au moins ; puis on l'inclinera obliquement, le côté dépoli tourné vers la surface de l'eau. L’expérience permet d'affirmer que cet artifice suffit à recréer les conditions nécessaires pour amener le ♂ à repérer cet emplacement favorable et à y conduire la ♀. tout se déroulera ensuite comme prévu.
(De nos jours ont peut trouver des plantes artificielle avec des grande feuille comme le Ficus elastica, se qui est pour moi plus "nature" pour une méthode artificielle.
)
En matière de reproduction en chambre, une interrogation classique vise les dispositions à prendre à l'égard des géniteurs aussitôt terminée. Le Copella arnoldi bénéficie à ce sujet d'une excellente réputation ; on affirme çà et là qu'il ne mange pas ses petits. Nous avouons nous refuser à prendre dans ce domaine des risques inutiles,car il n'y a rien de plus désolant pour l'éleveur qui a déployé beaucoup d'efforts et de patience que de voir en un instant le fruit de tant de soins stupidement anéanti. Même chez les espèces habituellement pacifiques, le respect des jeunes n'a rien d'absolu et dépend du caractère des sujets, parfois de leur humeur du moment. De même qu'en cynophilie nous avons connu des chiennes bonnes mères à qui il est arrivé en certaines circonstances de tuer ou de dévorer leurs chiots, en aquariophilie nous avons bien souvent perdu des pontes pour nous être initialement fiés aux assurances de doctes conseilleurs.
La présence de la ♀ Copella arnoldi n'étant d'aucune utilité après la ponte, il vaut mieux la retirer immédiatement. Quant au ♂, il faudra évidemment le maintenir dans le bac jusqu'à l'éclosion, pour lui permettre d'assurer ses fonctions de vaporisateur ; on l'enlèvera au moment où les jeunes commencent à se laisser tomber dans l'eau. Il est facile, d'ailleurs, de suivre le développement des œufs, qui est assez régulier et uniforme. Au bout de 24 heures environ, les embryons deviennent visibles à travers leurs enveloppes, qu'ils percent 12 à 24 heures plus tard, se préparant à se laisse tomber. On peut dire que dans l'heure qui suit les premiers plongeons toute la colonie rejoint son élément naturel.
Pendant près d'une semaine les alevins se cachent dans le fonds, et ce n'est qu'ensuite qu'on les verra commencer à se former en bancs et à évoluer. Pour les nourrir, on appliquera les méthodes utilisées pour la plupart des jeunes ovipares, qui ont la bouches très fines : au début, eau verte et petit infusoires ; puis paramécies, nauplius d'artémias, microvers, cyclopes, vers de Grindall, enchytrèes hachées, pour passer progressivement ensuite aux mêmes nourritures que pour les adultes.
En terminant, nous signalons une dernier particularité, du reste commune à quelques espèces, et qui s'observe chez les jeunes Copella arnoldi à partir de la troisième semaine de leur existence : une étroite nageoire indépendante se développe au-dessus du bord supérieur de la caudale, comme si cette dernière était fendue et comme si la partie qui se sépare avait tendance à devenir plus longue que le reste de la queue. Cette sorte d'appendice, qui est cylindrique et non pas plate comme une nageoire normale, disparaît à l'âge de cinq semaines.
Il faut souhaiter que de nombreux aquariophiles, attirés par ce poisson intéressant à plus d'un titre, choisissent d'en essayer l'élevage et la reproduction et fassent par à AQUARAMA de leurs observations personnelles. Le développement constant des possibilités d'importation en de nombreuses espèces autrefois peu répandues devrait aider à vulgariser le Copella arnoldi pour le plus grand plaisir de tous.
- Cagouillard17Administrateur
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Mise à jour :: 29/04/2011
Re: Copella arnoldi (Copeina arnoldi)
2013-04-28, 11:36 am
Hola amigo,
merci Eric
@++
merci Eric
@++
- InvitéInvité
Re: Copella arnoldi (Copeina arnoldi)
2013-05-07, 8:09 pm
Merci pour l'article !
J'en ai un groupe dans mon palu, pas de repros pour le moment...
J'en ai un groupe dans mon palu, pas de repros pour le moment...
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